Carnets
Je n’ai jamais tenu de journal intime. Je laisse tout s’effacer ou rester, naturellement. Je laissais.
Je n’ai jamais tenu de journal intime. Je laisse tout s’effacer ou rester, naturellement. Je laissais.
J’ai désormais, depuis un an, un carnet. Journalier. Ce n’est pas un carnet d’écriture. Quoique parfois un peu. C’est plutôt pour des souvenirs concrets. Un souvenir est vaporeux ou poreux au sens qu’il passe par les pores, par la peau. Il est une sensation. Je veux aussi garder des souvenirs concrets, c’est-à-dire qu’ils appartiennent à une date précise, les autres ma peau en est pleine et elle suffit pour tous les garder, d’une certaine manière, d’une certaine matière de peau et de cheveux blancs. Des souvenirs concrets du monde, de moi avec le monde, du monde sans moi.
Donc. Parfois je colle un bout d’article, une photo, parfois je griffonne en couleurs. Je note des trucs, juste des trucs, des bouts de réflexion qui appartiennent aux journées qui passent.
Je me demande si vous tenez des carnets et ce que vous notez dedans. Alors ?
D’autres carnets
J’ai pris un train en retard. Celui des carnets de Lovecraft. François Bon traverse ses carnets jour après jour, et à travers eux, son œuvre, son époque. Allez y faire un tour, c’est assez magique.
- partage avec précision comment et pourquoi elle utilise le carnet, depuis des années.
Les carnets d’auteurices c’est une autre paire de manches. J’ai lu Noeuds de vie de Julien Gracq. Je ne sais pas si c’est exactement un carnet. Est-ce qu’un carnet est vraiment un carnet, un objet pour soi, lorsqu’il s’agit de textes écrits avec dans un coin de la tête leur publication ? Je me pose la même question concernant les correspondances.
Quels carnets d’écrivain·es avez-vous lus ? Qu’y avez-vous puisé ?
Ce qu’on lit
Samedi dernier j’étais invitée à La Criée des Poètes au Havre. Je suis revenue avec quelques livres. Je lis donc en ce moment Se coltiner grandir de Milène Tournier (et toujours À la recherche du temps perdu mais comme c’est un Quarto - énorme - je ne l’emmène nulle part, il reste sur ma table de chevet et parfois très régulièrement quand je me glisse dans mon lit, alors que c’est son heure, la fatigue la réclame elle aussi et plus fort…).
Tiens, j’y pense, ce que je lis, je le note toujours dans mon carnet, le jour de la dernière page, avec un petit commentaire… parfois extrêmement court…
Et vous ? Dans quoi êtes-vous plongé·es ?
Le plaisir aussi du carnet, c’est l’écriture manuscrite, ses travers, son tremblement, son épaisseur.
Sur ce, je vous laisse, à remplir vos carnets de vos lignes et courbes tout au long de cette semaine.
Un petit mot... je n'arrivais à tenir un carnet que 3 ou 4 jours, puis je le jetais, puis je suis passée à l'agenda format A4, une page A4 par jour, j'ai commencé à y écrire mes RDVs, to do list, puis j'ai étendu : plan de projets en cours, réflexions 'philo', choses positives etc. Ca fait un an et demi, ça ne me quitte plus, sans, ce serait plus pareil. Et je commence à tenir un carnet de travail d'écriture. J'y note ce que j'ai écrit, mais aussi les lectures, des pioches de mots, ce que je retiens dans une manière de travailler d'un auteur, de dire (la description d'un corps, la façon de faire revenir un élément, de le faire progresser)... Et côté lectures, en ce moment, un peu de tout, notamment, 'Les trois roses jaunes' de Raymond Carver, 'Les grandes villes n'existent pas' de Cécile Coulon et 'S'asseoir sur les rails' de Brigitte Baumié. Belles écritures et lectures à toi.