Votre émerveillement le plus récent, c’était quoi, où, quand ? Quelle sensation ce moment vous a-t-il fait vivre ? Quel sentiment en reste-t-il depuis ?
C'était ce soir. Après avoir contourné la ville par l'autoroute et avoir suivi la route étroite, elle ne faisait que monter et tourner, et puis une fois perdu, des descentes comme des toboggans, des tournants brusques, les vignes, les murets, et enfin arrivé, garé, il y avait du temps avant d'entrer à l'hôpital. J'ai regardé en bas, j'ai regardé au loin, et dans le vague, j'ai trouvé ma montagne, sa double éminence sur la plaine, l'une plus haute et à la saignée entre les deux, la ligne claire du village. Elle était encore là dans le fond, de l'autre côté de la ville de deux milles ans, empêchant l'horizon. C'est peut-être parce qu'elle est là que je reste ici : à mon âge il n'y a en a pas tellement de choses qui restent.
C'était la nuit, après glissé dans le tunnel et avoir été traversé par des champs magnétiques. Je suis revenu sur la parking. Il était vide, il était sans lumière. J'ai suivi la pente. C'était une autre route encore pour revenir. Soudain, devant, des lumières, en points, en taches, comme une prairie : la ville sans visage, tout entière, devenue tableau, et c'était tout de suite une danse avec une autre image, celle d'un film, où une autre ville, plus vaste et plus jeune, avec si peu de beautés au jour, est découverte dans la nuit ainsi, et la joie du souvenir de ce film, si libre.
Oh mais merci Tristan de partager ces instants avec nous. Je garde précieusement « j’ai trouvé ma montagne ». Je ne pense pas l’avoir encore trouvée, et si cette montagne sera une montagne mais je rêve de ça, trouver ce paysage qui fait rester quelque part
Mon dernier emerveillement remonte à hier. J'étais dans les sous bois avec mon ami et je m'emerveillais de tous les champignons présents à voix haute " Regarde ! Lui, trop beau ! Et là, tout ce qu'il y a ! C'est fou !
Puis j'ai ri en imaginant quelqu'un me suivre et qu'en m'ecoutant il pense découvrir un superbe coin à champignons... Alors qu'il n'y en avait aucun de comestible 😂
Sinon j'ai beaucoup aimé te suivre dans ton texte, le moment où tu developpes le business de l'émerveillement - on s'y croirait !- pour finalement revenir à la flaque du début 🙂.
C'était ce soir. Après avoir contourné la ville par l'autoroute et avoir suivi la route étroite, elle ne faisait que monter et tourner, et puis une fois perdu, des descentes comme des toboggans, des tournants brusques, les vignes, les murets, et enfin arrivé, garé, il y avait du temps avant d'entrer à l'hôpital. J'ai regardé en bas, j'ai regardé au loin, et dans le vague, j'ai trouvé ma montagne, sa double éminence sur la plaine, l'une plus haute et à la saignée entre les deux, la ligne claire du village. Elle était encore là dans le fond, de l'autre côté de la ville de deux milles ans, empêchant l'horizon. C'est peut-être parce qu'elle est là que je reste ici : à mon âge il n'y a en a pas tellement de choses qui restent.
C'était la nuit, après glissé dans le tunnel et avoir été traversé par des champs magnétiques. Je suis revenu sur la parking. Il était vide, il était sans lumière. J'ai suivi la pente. C'était une autre route encore pour revenir. Soudain, devant, des lumières, en points, en taches, comme une prairie : la ville sans visage, tout entière, devenue tableau, et c'était tout de suite une danse avec une autre image, celle d'un film, où une autre ville, plus vaste et plus jeune, avec si peu de beautés au jour, est découverte dans la nuit ainsi, et la joie du souvenir de ce film, si libre.
Tristan Mat
Oh mais merci Tristan de partager ces instants avec nous. Je garde précieusement « j’ai trouvé ma montagne ». Je ne pense pas l’avoir encore trouvée, et si cette montagne sera une montagne mais je rêve de ça, trouver ce paysage qui fait rester quelque part
Mon dernier emerveillement remonte à hier. J'étais dans les sous bois avec mon ami et je m'emerveillais de tous les champignons présents à voix haute " Regarde ! Lui, trop beau ! Et là, tout ce qu'il y a ! C'est fou !
Puis j'ai ri en imaginant quelqu'un me suivre et qu'en m'ecoutant il pense découvrir un superbe coin à champignons... Alors qu'il n'y en avait aucun de comestible 😂
Sinon j'ai beaucoup aimé te suivre dans ton texte, le moment où tu developpes le business de l'émerveillement - on s'y croirait !- pour finalement revenir à la flaque du début 🙂.
Merci pour ta lecture et ton partage d’émerveillement, je me suis réellement projetée dans ce sous-bois à l’abri de tes pas
Le dernier, hier, la lumière sur la montagne, les myrtilliers rouges au milieu des autres herbes encore vertes et la lumière juste là
L’as-tu touchée, la lumière ?❤️🔥
Évidemment. Avec les yeux bien grands ouverts pour ne pas en perdre une miette